YO NO SÉ SI MI HERMANO...
Yo no sé si mi hermano me olvida,
pero me siento inmensamente solo
con la querida cabeza que palidece a lo lejos
entre los intentos de un recuerdo que miente.
Tengo tu retrato ante mí sobre la mesa,
no sé si era feo o bello.
Su doble es vacío y vano como una tumba.
He perdido su voz, su voz adorable,
justa, que me parece falseada a propósito.
Acaso él lo ignore, tesoro póstumo.
Aparte de la letra ella se evoca, muy
de súbito rota y acariciante pluma.
_______________
en "Antología", Visor, Madrid, 1981. Trad. de Manuel Álvarez Ortega.
Je ne sais pas si mon frère...
Je ne sais pas si mon frère m’oublie
Mais je me sens tout seul, immensément,
Avec loin la chère tête apalie
Dans les essais d’un souvenir qui ment.
J’ai son portrait devant moi sur la table,
Je ne sais pas s’il était laid ou beau.
Le Double est vide et vain comme un tombeau.
J’ai perdu sa voix, sa voix adorable,
Juste et qui semble faite fausse exprès.
Peut-être il l’ignore, trésor posthume.
Hors de la lettre elle s’évoque, très
Soudain cassée et caressante plume.
(Fuente: Jonio González)
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