LA NIÑA
No juega con muñecas.
Está tejiendo una bufanda de palabras para los duendes de los árboles que tiemblan en invierno.
Extiende frases de hierba tierna para que se posen las mariposas, esas flores que vuelan.
No juega con muñecas.
Está esperando un hijo más grande que ella.
Un sol infla su mirada.
El niño es más alto que ella,
que morirá, eso es seguro,
al nacer el silencio.
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de "Le discurs du muet. Fables du mardi" (1994), en "Le Temps de Passer. Oeuvres Complètes", Arbre à Paroles, Amay, 2016. Versión de Eduardo Conde. En la imagen, Mimy Kinet (Grupont, Bélgica, 1948-Naninne, Bélgica 1996 / Souffle Inédit)
LA PETITE FILLE
Elle ne joue pas à la poupée.
Elle tricote une écharpe de mots pour le petit peuple des arbres qui
frissonne l’hiver.
Elle étend des phrases d’herbe tendre pour y poser des papillons, ces fleurs qui volent.
Elle démêle patiemment la chevelure du brouillard, trace une raie...
Elle ne joue pas à la poupée.
Elle attend un enfant plus grand qu’elle.
Un soleil gonfle son regard.
L’enfant est plus grand qu’elle;
elle mourra, c’est sûr,
à la naissance du silence.
(Fuente: Jonio González)
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