martes, 25 de enero de 2022

Andrée Chedid (Francia, 1920-2011)

 

ESE INSTANTE
 

Con mi sangre de miles de pájaros
Caminé a lo largo de la tierra
Me reí del barro
Renuncié al tiempo
Pude hablarle al extranjero
 
Con mi sangre del color del día
Dije sí a la muerte y su inocencia
Rechacé la noche
 
***
 

EL PRÓDIGO
 

Hablaba de flores que no arrancó
De frutos que no había comido
Y del agua que se estanca
 
Bajo el árbol de hojas infinitas
Miraba
Como miramos.
 
 
 
________________
en "Textes pour un poème", Flammarion, París, 1987 / "Textes pour un poème. Poèmes pour un texte 1949-1991", Gallimard, París, 2020. Versiones de Jonio González



CET INSTANT
 

Avec mon sang aux mille oiseaux
J'ai marché tout au long de la terre
J'ai ri de l'argile
J'ai renié le temps
J'ai su parler à l'étranger
 
Avec mon sang couleur de jour
J'ai dit oui à la mort et à son innocence
J'ai refusé la nuit.
 
***
 

LE PRODIGUE

Il parlait de fleurs qu'on n'arrache pas
De fruits qu'il n'avait pas goûtés
Et de l'eau qui séjourne
 
Sous l'arbre aux feuilles infinies
Il regardait
Comme on regarde.
 
 
 
(Fuente: Jonio González)

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