¿HABLAROS?
¿Hablaros? No. No puedo.
Prefiero sufrir como una planta,
como el pájaro que permanece callado en el tilo.
De esperar, yo esperaré, como ellos.
Sufren solos. Debemos aprender a sufrir solos.
No me gustan los indiferentes siempre dispuestos a sonreír
Ni los amigos quejumbrosos. Que no venga nadie.
La planta no dice nada. El pájaro enmudece. ¿Qué podrían decir?
Cada dolor es único en el mundo, nos guste o no.
No es el de otros, es el mío.
Una hoja tiene su mal, que otra hoja ignora,
Y del mal del pájaro, otro pájaro no sabe nada.
No sabemos nada. No sabemos nada. ¿Quién se parece a quién?
Y si alguien se pareciera, daría lo mismo. Esta noche
No admito oír una sola palabra en vano.
Espero, como lo hacen tras la ventana
El viejo árbol inmóvil y el pinzón mudo...
Una gota de agua pura, un poco de viento, ¿quién sabe
qué esperan? Esperaremos juntos.
El sol les ha dicho que volverá, quizá.
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en “Les Poèmes de Sabine Sicaud”, Stock, Paris, 1958, o en sabinesicaud.com. Trad. Eduardo Conde. La imagen: Sabine Sicaud (1913-1928), c. 1924.
VOUS PARLER?
Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
Ils attendent. C'est bien. Puisqu'ils ne sont pas las
D'attendre, j'attendrai, de cette même attente.
Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.
Je ne veux pas d'indifférents prêts à sourire
Ni d'amis gémissants. Que nul ne vienne.
La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ?
Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille.
Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne.
Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille,
Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien.
On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?
Et se ressemblât-on, qu'importe. Il me convient
De n'entrendre ce soir nulle parole vaine.
J'attends, comme le font derrière la fenêtre
Le viel arbre sans geste et le pinson muet...
Une goutte d'eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu'attendent-ils ? Nous l'attendrons ensemble.
Le soleil leur a dit qu'il reviendrait, peut-être...
(Fuente: Jonio González)
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