lunes, 21 de junio de 2021

Charles Baudelaire (París, Francia, 1821 - 1867)

 

 

CORRESPONDENCIAS

 

La Creación es un templo de entre cuyos pilares 
hay palabras confusas que acertamos a oír;
pasa el hombre a través de los bosques de símbolos 
que le observan con ojos habituados a vernos.

Cual larguísimos ecos que a lo lejos se funden 
en lo que nos parece unidad oscura y honda, 
vasta como la noche, vasta como la luz, 
corresponden perfumes a colores y músicas. 

Hay perfumes tan frescos como carnes de niños, 
suaves sones de oboes, verdes como praderas, 
como hay otros corruptos, triunfales, pletóricos, 

que se expanden igual que lo que es infinito, 
como el ámbar y almizcle, el benjuí y el incienso, 
arrebato sonoro de sentidos y de alma. 


Las flores del mal, 1957. Traducción de José María Valverde. 
 
 

CORRESPONDANCES

La Nature est un temple où de vivants piliers 
Laissent parfois sortir de confuses paroles; 
L'homme y passe à travers des forêts de symboles 
Qui l'observent avec des regards familiers. 

Comme de longs échos qui de loin se confondent 
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. 

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants, 
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants, 

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, 
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
 
 
(Fuente: Aire nuestro) 
 
 
 

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